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JEUNE HOMME, CHER ENFANT…


Jeune homme, cher enfant que la muse__À Jean Derscheid.

Jeune homme, cher enfant que la muEn réponse à son sonnet.


Jeune homme, cher enfant que la Muse caresse,
Marqué pour desservir son trône et ses autels
À l’âge encor fragile où tant d’autres mortels
Courtisent follement l’idole enchanteresse ;

Toi qui, de préférence à des hommages tels,
Ne brûles de l’encens qu’aux pieds de la Déesse,
Pratiquant, en des vers qui flattent ma vieillesse,
Sa liturgie et ses rites sacramentels,

Je t’admire et te plains, car son culte est austère,
Car la Muse est jalouse et voudra pour lui plaire
Ton âme sans partage et ton cœur sans retour.

Mais va quand même, va, conclus cet hyménée,
Le ciel ne connut pas plus noble destinée
Et sur terre il n’est point de plus sublime amour !



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