Page:Brown - Pages intimes 1914-1918.djvu/70

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Que tu revis par la pensée
Les jours où ton peuple insoumis
Dans sa fortune insurpassée
Ne connaissait pas d’ennemis,
Et que le flot gonflé de bave
Déferle en grondant sous tes pas,
Au spectacle de nos épaves
Ton cœur ne s’amollit-il pas ?


Non… impassible sous la houle
Le promeneur silencieux
Par dessus le flot qu’il refoule
Élève son regard aux cieux.
Ainsi notre âme endolorie,
Mais qui jamais ne chancela,
Se tourne vers l’Etoile et prie :
Libéra nos, Maris Stella !



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