Page:Brown - Pages intimes 1914-1918.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’AIR

Ah ! redoutez le sort de Prométhée !
Si pour avoir ravi le feu des dieux
Il fut cloué, sa chair déchiquetée,
Quel châtiment sera digne de ceux,

Inégalés dans les Fureurs d’Oreste,
Qui, contre nous lançant leurs avions,
Nous ont ravi le seul bien qui nous reste,
La liberté de l’Air dont nous vivions ?

Car l’Air c’était l’espace et l’altitude,
La profondeur sans fin de l’horizon ;
Les astres seuls peuplaient sa solitude
Et son mystère étonnait la raison ;