Page:Browning - Luria ; A soul's tragedy ; Dramatic lyrics ; Dramatic romances, 1912.djvu/326

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le rameau de cerisier qu'un sot empressé
lui avait coupé dans le verger, la mule blanche
qu'elle chevauchait autour de la terrasse, tout cela, chacune
de ces petites choses appelait sur ses lèvres la même approbation,
ou, du moins, la rougeur de sa joue. Elle remerciait les hommes,
fort bien ! Mais ses mercis, je ne sais trop, c'était comme si
mon don d'une lignée de neuf siècles, elle le mettait au même rang
que celui de tout un chacun. Qui se serait dressé pour blâmer
semblable broutille ? Eussiez-vous eu la facilité d'expression
(dont je suis bien incapable) pour lui signifier
votre volonté et dire : « Voyez-vous, ceci,
ou cela en vous me dégoûte ; ici vous dépassez les bornes,
et là vous ne les respectez pas – et si elle se fût
laissé sermonner et n'eût fait assaut d'esprit
avec vous et, parbleu ! eût su faire ses excuses –
c'eût été en quelque sorte s'abaisser ; et j'ai comme principe
de ne jamais m'abaisser. Oh, Monsieur, bien sûr, elle souriait
à mon passage, mais qui donc passait sans
que naquît ce même sourire ? Cela empira ; je donnai mes ordres.
Tous les sourires s'arrêtèrent, à jamais. Et la voici,
comme vivante. Vous plairait-il de vous lever ? Allons à la rencontre
de mes hôtes en bas. Je répète donc
que les largesses bien connues de votre maître le Comte
sont garantie suffisante que mes prétentions
concernant la dot ne seront pas repoussées,
bien que la personne de sa gente fille soit, comme je l'ai stipulé
dès le départ, mon seul objet. Non, non, descendons
ensemble, Monsieur. Voyez ce Neptune, cependant,
domptant un cheval marin. Pièce d'exception, pense-t-on,
que Claus d'Innsbruck a coulée dans le bronze pour moi !