Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/34

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s’aggrave ordinairement et alors les symptômes déjà signalés prennent plus d’intensité : la tristesse et l’abattement augmentent, les mouvements deviennent lents et pénibles, l’animal refuse le fourrage qu’on lui présente ou s’il le flaire, c’est pour le délaisser aussitôt, il ne rumine plus ou s’il parvient à faire remonter quelques bols dans la bouche, il les laisse souvent tomber comme s’ils produisaient une impression désagréable sur sa muqueuse gustative ; enfin le mufle est sec et les évacuations alvines nulles ou très-rares et durcies. Le rumen qui n’avait jusqu’ici fourni aucun symptôme saillant augmente peu à peu de dureté et cesse ses mouvements ; mais bientôt il se trouve légèrement soulevé par des gaz. Comme chez l’animal atteint d’indigestion du feuillet la soif est ordinairement conservée, les liquides, ne pouvant arriver facilement dans la caillette, tombent en grande partie dans le rumen et viennent surnager les matières solides desséchées que renferme cet organe. En pressant le flanc gauche on sent, par suite, d’abord la couche gazeuse, puis la fluctuation due aux liquides ; enfin, si la pression est suffisante, ou peut constater au dessous de la couche liquide la présence des matières alimentaires tassées et durcies.

Lors de l’indigestion du feuillet n’est pas guérie en sept ou huit jours, elle se complique généralement d’inflammation des estomacs et même de l’intestin. Alors les poils se hérissent, les yeux deviennent ternes et enfoncés dans l’orbite, le mufle se gerce, le pouls devient dur et accéléré, et les extrémités ainsi que les cornes et les oreilles se refroidissent.

Le ventre est douloureux à la pression et la constipation