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Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/43

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Plusieurs procédés se rattachent à l’évacuation par les voies naturelles ; nous allons décrire brièvement les principaux.

Il y a d’abord celui que l’on désigne sous le nom de Bâtonnage. Il consiste à exercer au moyen d’un petit bâton sur le voile du palais et la muqueuse pharyngienne des excitations qui ont pour effet de produire, par action réflexe, des efforts de réjection pouvant amener des éructations. Cette titillation du voile du palais est rendue plus efficace par le bâillonnement qui consiste à maintenir la bouche entr’ouverte, soit au moyen d’un billot en bois, soit à l’aide d’une planchette percée en son centre.

Wenzel et Viborg avaient conseillé l’introduction dans l’œsophage d’une baguette d’osier pour favoriser l’expulsion des gaz, mais cette baguette peut être brisée par les dents et rester en partie dans l’œsophage, ce qui devient une complication quelquefois plus grave que la maladie elle-même. Les maréchaux emploient encore, dans le même but, un manche de fouet souple et flexible après l’avoir convenablement graissé.

Ces moyens barbares ont été perfectionnés de différentes manières. Monro, d’Édimbourg, a préconisé l’emploi d’une sonde creuse constituée par un fil métallique roulé en spirale très serrée et entouré d’une enveloppe de cuir. Depuis on a fait des sondes en baleine, en caoutchouc, en gutta-percha, munies d’un mandrin que l’on pouvait retirer après leur introduction dans le rumen et présentant à l’une de leurs extrémités un renflement olivaire percillé comme une pomme d’arrosoir. Mais, en arrivant dans le rumen,