Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/48

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breuvages qui, au lieu d’avoir pour véhicule l’eau fraîche, sont composés d’infusions stimulantes et toniques, de menthe, de camomille, de tilleul, de mélisse, par exemple. Le café produirait aussi d’excellents résultats, de même que le quinquina et les diverses préparations alcooliques. Ces médicaments jouissent, en outre, de la propriété d’arrêter les fermentations et d’empêcher ainsi le dégagement gazeux, tout en exerçant leur action stimulante sur les parois de ce réservoir gastrique.

Il est un moyen très simple que j’ai souvent employé dans les cas d’indigestion et qui m’a presque toujours réussi pour rappeler la rumination, même lorsque cette fonction était suspendue depuis quatre ou cinq jours, c’est l’administration de vin fortement miellé que l’on donne à la dose d’un litre pouvant être répétée plusieurs fois dans la journée.

Ce breuvage remplit en effet toutes les conditions nécessaires en pareil cas : comme les alcooliques, le vin arrête les fermentations et stimule les contractions du rumen, tandis que le miel sert à masquer, pour ainsi dire, le goût aigre des matières alimentaires qui, n’exerçant plus une impression aussi désagréable sur la muqueuse buccale, sont plus facilement ruminées.

Indépendamment des breuvages, on doit administrer des lavements excitants d’eau de savon, d’eau salée ou de solution de sulfate de soude.

Bien souvent la maladie résiste à ces premiers moyens, surtout lorsqu’elle résulte de l’ingestion de fourrages secs ou altérés, et qu’elle suit une marche lente. Dans ce cas les accidents ne résultent généralement pas de la violence du