Page:Bru - De la gourme des solipèdes.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mule et trois ânes ; il a essayé de faire développer la gourme par cohabitation, par injection de la matière du jetage dans les narines : un âne seul, parmi les animaux soumis à l’expérience, a été atteint de catarrhe nasal.

Était-il nécessaire d’injecter le jetage d’un cheval gourmeux pour obtenir un pareil résultat ? N’aurait-on pas obtenu un pareil effet en injectant toute autre substance, du pus d’un seton par exemple ? D’après les résultats obtenus, l’expérience n’est pas concluante.

Toggia aurait inoculé à plus de soixante-quatorze poulains du jetage de chevaux gourmeux, qui tous seraient devenus gourmeux. Il dit ensuite qu’aucun de ces poulains n’a éprouvé la gourme depuis cette inoculation jusqu’à l’âge de 5 ans. Il suffit, dit M. Lafosse, de citer de pareilles assertions pour faire ressortir l’invraisemblance du résultat fourni par ces prétendues expérimentations,

Dans ces dernières années, presque tous les praticiens étaient persuadés que la gourme ne jouissait point de propriétés contagieuses, et cette opinion partagée par les vétérinaires les plus recommandables, entre autres par Delafond, devint si générale qu’elle figurait il y a quelques années au rang des vérités acquises.

Ce n’est que vers 1845, époque à laquelle MM. Mousis, Charlier et Donnarieux ont adressé à la Société d’agriculture un mémoire remarquable sur la contagion de la gourme, qu’elle a eu du retentissement en vétérinaire.