Page:Bruant - Sur la route, 7e mille.djvu/150

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— Oui, siffle un emphysémateux,
C’est tous les jours la même chose.
— Non, monsieur, répond un quinteux,
Car ça va changer, je suppose.
— Vous croyez ? demande un perclus.
— Certes, oui, monsieur, et je compte
Bien que l’eau ne tombera plus…

L’baromètr’ remonte. »

Mais l’eau tombait… tombait toujours…
Tombait pour retomber encore,
Il en retombait tous les jours.
Et les bonnes gens du Mont-Dore
Disaient : « Demain il fera beau ;
Attendez… ce n’est pas un conte,
C’est fini… nous n’aurons plus d’eau…

L’baromètr’ remonte. »

Or les baigneurs mouillés, douchés,
Trempés comme dans la piscine,
Puis mal réchauffés, mal séchés,
Dans le petit lit qu’on bassine,
S’en vont navrés… le corps transi,
Et disent en soldant leur compte :
« Nous reviendrons l’an prochain si

L’baromètr’ remonte. »


Août, 1896.