Page:Bruant - Sur la route, 7e mille.djvu/160

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Juste j’passais su’ l’Pont-au-Change
Quand el’ bastringue a commencé.
Tiens, qu’je m’dis, c’est l’temps qui s’dérange,
Mon colon, tu vas êtr’ saucé…
Et aï’ donc !… v’là qu’ça dégringole…
Des bouts d’tuyaux…, des coins d’pignons…,
D’l’eau, du vent… et j’te carambole,
En voulez-vous des pains, des gnons,
Des branch’s, des troncs d’arbr’s ?… Un massacre !
Des pots cassés, des morceaux d’fer,
Des ch’vaux d’omnibus, des ch’vaux d’fiacre
Qui s’ballad’nt les quat’ patt’ en l’air…
… J’en étais louf !… Alors ej’ pique
Ma course au boul’vard Sébasto
Où que j’tomb’ dans les bras d’un flique
Qui voulait m’conduire à l’hosto !…

Et dir’ qu’on a des astronomes,
Des observatoir’ épatants,
Des grands savants qu’ont des diplômes
Pour prédir’ la pluie et l’beau temps,
Et puis qu’en un’ minute… un’ seule…
L’bon Dieu sans leur crier : « Allô ! »
Nous envoi’ tout ça par la gueule…
Non, ça devient pas rigolo.

Septembre, 1896.