Page:Bruant - Sur la route, 7e mille.djvu/164

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Qu’i’ fasse un pas, qu’i’ dise un mot
Et les v’là tous après son orgue :
« I’ fait l’malin… il a d’la morgue…
« Il a d’l’estomac, du culot.
« Les femm’s le trouv’nt joli garçon.
« I’ chasse… i’ boit… i’ fume… i’ cause.
« I’ fait d’l’épate… i’ crâne… i’ pose
« Quand i’ réclame un écusson ! »
I’ n’peut pas aller prendre un bain.
I’ n’peut pas friser sa moustache.
I’ n’peut pas d’mander un panache.
I’ n’peut pas commander un train.
On dit qu’i’ fait son amiral
Quand i’ va visiter nos flottes.
Et depuis qu’il a mis des bottes
On dit qu’i’ fait son général.

Eh ben ! moi j’dis qu’c’est réussi :
Il a fait plaisir à la troupe
Avec qui qu’i’ boulott’ la soupe.
Et faut pas trop l’blaguer, car si
On savait c’que ça lui fait mal
Et c’que ça lui rabott’ les fesses,
On n’rirait pas tant des prouesses
Du Président qui monte à ch’val.

Septembre, 1896.