Aller au contenu

Page:Bruant - Sur la route, 7e mille.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Mais c’est pas pour ça que j’t’écris,
C’est pour te dir’ comme j’la r’lève.
Vrai, Nice est pus chouett’ que Paris,
C’est pas un pays… c’est un rêve !
Non, t’as pas idé’ de c’coin-là :
Ya des ros’s et des marguerites
Plein les ru’s… et des bell’s petites…
Comm’ les fleurs… en veux-tu… n’en v’là !

Aussi faut voir, au Carnaval,
Minc’ qui yen a d’la gigolette…
Et, tu sais, pas des marque-mal…
Non… des p’tit’s femm’s qu’a d’la galette !…
… Et d’la chaleur… et pas d’hiver ;
Tu pens’s un peu si j’me la coule,
Ej’me les chauffe, ej’me les roule,
Au soleil, comme un lézard vert.

Enfin, vois-tu, mon vieux Justin,
J’en ai soupé des Batignolles.
T’es pas près d’me r’voir à Pantin.
Non… faudrait que j’soy’ vraiment gnolle
Pour plaquer un pays pareil
Où qu’j’ai la Méditerranée,
Son ciel !… sa plage !… Et tout’ l’année
Des fleurs… des fess’s… et du soleil !