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Page:Bruant - Sur la route, 7e mille.djvu/80

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Pour l’ami Henri Rudeaux.


On a soupé des chants naturalistes,
Depuis cinq ans, on en mettait partout ;
J’vais pour changer chanter les Bicyclistes,
Afin d’prouver qu’on peut faire un peu d’tout.

            Les Bicyclistes
            Sont des artistes
            Trempés du tendon,
            Cambrés su’ l’guidon,
            Courbant l’échine
            Sur leur machine,
    Les v’là là-bas qui fil’nt dessus
    V’là qu’on n’les voit plus guère,
    Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
    On n’les voit déjà plus !

Quand le coureur emballe sur la piste,
Sur sa Whitworth il va comme le vent ;
La main le pousse et rien ne lui résiste,
Il est toujours le premier… en avant !…

            Les Bicyclistes
            Sont des artistes
            Trempés du tendon,
            Cambrés su’ l’guidon,
            Courbant l’échine
            Sur leur machine,
    Les v’là là-bas qui fil’nt dessus
    V’là qu’on n’les voit plus guère,
    Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
    On n’les voit déjà plus !