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coups d’ailes


Il était couvert de nos écritures
Et chacun pouvait, en cherchant un peu,
Y lire son nom parmi les ratures :
Derrière le nom se lisait l’aveu.

Car notre vieux banc servait de refuge
À ceux qui voulaient se parler d’amour.
Et j’en sais plus d’un qui le prit pour juge
Des serments et des promesses d’un jour.

Hélas ! comme ceux qui n’ont plus de maître,
Par un jour d’hiver il s’en est allé
Un ange du ciel l’avait pris peut-être,
Et peut-être aussi l’avait-on brûlé ?

Je n’ai plus revu cet ami d’enfance.
Mais je songe encore au vieux banc de bois
Dont le souvenir, comme une romance,
Joyeux vient bercer mon âme parfois.