Page:Bruchesi - Coups d'ailes, 1922.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
coups d’ailes


Bébé qui mord dans une pomme,
Ravi, compte les flocons blancs.
Ah ! qu’il voudrait, grand comme un homme,
Glisser là-bas sur les étangs !

Un pauvre enfant aussi regarde
La belle neige du bon Dieu.
Seul et tremblant dans sa mansarde,
À la chaleur il dit adieu.

Lui, l’enfant qui n’a plus de mère,
Dans ces flocons, hélas ne voit
Que froid, que faim et peine amère,
Longs jours sans feu, sous un vieux toit.

Bébé, derrière ta fenêtre,
À l’abri du froid et des vents,
Si tu pouvais vraiment connaître
Ce qu’ont de dur tes flocons blancs !