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Quel que soit l’élément considéré, les nombres d’ondes des raies s’obtiennent toujours par la différence de deux termes spectraux : mais le nombre des séries de termes spectraux peut être plus grand, et la multiplicité de chaque terme peut aller jusqu’à 7 ou 8. On peut obtenir un spectre comprenant un plus grand nombre de séries, et chaque raie est un multiplet qui peut comprendre jusqu’à 15 composantes. Nous nous bornerons ici à citer le cas des métaux alcalino-terreux, dont le spectre comporte des raies simples, telles que la raie 4 227 du calcium, et des raies triples, telles que le triplet b (λ = 5 184, 5 173 et 5 168 Å) du magnésium.

Les spectres d’étincelle. — On sait depuis longtemps qu’un même élément peut donner des raies différentes suivant le mode d’excitation employé : Lockyer fut le premier à signaler, dès 1879, qu’un même élément peut donner deux spectres entièrement distincts, qu’on appelle le spectre d’arc et le spectre d’étincelle.

Le spectre d’arc correspond à des déplacements d’électrons à l’intérieur de l’atome neutre : les spectres que nous avons étudiés dans les paragraphes précédents sont des spectres d’arc. Lorsqu’on augmente l’excitation, par augmentation de la température, ou par augmentation du champ électrique, l’atome est ionisé, il perd un électron, et devient un ion positif. Des déplacements d’électrons peuvent encore avoir lieu à l’intérieur de cet ion positif : ils donnent naissance au spectre d’étincelle.

L’ion positif, contenant un électron de moins que l’atome neutre, contient le même nombre d’électrons que l’atome neutre de l’élément qui précède l’élément étudié dans le tableau de Mendeleeff : le spectre d’étincelle d’un élément est semblable au spectre d’arc de l’élément précédent. C’est ainsi que, tandis que le spectre d’arc du calcium — Ca — est formé de raies simples et de triplets, le spectre du calcium ionisé — Ca⁺ — est formé de doublets, comme les spectres des métaux alcalins : la première raie de la série principale de Ca⁺ est formée des deux raies H et K, dont nous avons déjà signalé l’importance en Astrophysique.

De même l’hélium ionisé — He⁺ — donne un spectre semblable à celui de l’hydrogène : les nombres d’ondes des raies y sont données par une formule qui ne