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AVANT-PROPOS

Un certain nombre de livres ont déjà présenté au grand public l’image que nous nous faisons aujourd’hui de l’Univers sidéral : celui-ci se propose surtout de lui montrer comment nous sommes parvenus à nous former cette image, et quel est le degré de certitude de nos connaissances.

C’est le point de vue auquel je m’étais placé dans le cours de Physique stellaire que j’ai professé à la Sorbonne en 1937. Un cours d’Enseignement supérieur n’est en effet pas destiné à énoncer aux étudiants des faits et des hypothèses sans les prouver ou les justifier, pas plus qu’à leur faire l’énumération de théories contradictoires ou à leur donner l’indication bibliographique des mémoires qui les contiennent. Le but essentiel de l’enseignement est, en leur faisant connaître les résultats acquis, de leur faire comprendre les méthodes qui ont permis de les obtenir, de leur donner une idée exacte de ce que sont les choses que l’on mesure, de les mettre à même de se rendre compte de la précision avec laquelle on les mesure. Ce n’est qu’après avoir fait cette discussion que l’on peut indiquer comment on peut se faire une image d’ensemble de l’Univers, car ce n’est qu’à ce moment que l’étudiant peut se faire une opinion personnelle sur la valeur de cette image : il saura quels en sont les traits essentiels imposés par l’observation, quelles en sont les parties où l’imagination théorique a dû suppléer à l’insuffisance de nos connaissances, quels sont les faits expérimentaux qu’elle est encore impuissante à représenter.