Page:Brumoy - Le Théâtre des Grecs (1763) - Tome 1.djvu/277

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ÀCTE I. 253

                Œdipe.

Quoi ? que dites-vous ? ce discours ne peut ni m’intimider, ni me rassurer.

                Créon.

M’expliquerai-je en présence de cette assemblée; ou entrerons-nous dans le Palais ?

                Œdipe.

Non; parlez devant ce peuple. Son intérêt me touche beaucoup plus que le mien.

                Créon.

Écoutez donc la réponse du Dieu. Il déclare nettement qu’il faut exterminer de cette terre le monstre qu’elle nourrit depuis trop long-tems.

                Œdipe.

Quel est ce monftre ? quelle expiation demande le Dieu ?


dit-il à Oedipe, qu’il y a remède a nos maux... le tout dépend de notre diligence a réparer une certaine faute. Cette faute n’est autre chose que l’impunité du meurtre de Laïus, & la négligence à en rechercher les auteurs. Quant aux propres paroles de la réponse d’Apollon Pythien, elles sont rapportées un peu plus haut: Écoutez donc la réponse du Dieu, &c. On ne voit pas pourquoi M. Dacier & le P.B. s’embarrassent de justifier ici Sophocle. C’est cette négligence même d’Oedipe & de Jocastre que les Dieux ont droit de punir dans l’un & dans l’autre.