ACTE III. 301
vont vous satisfaire. Écoutez les complots de Créon...
Il est mon frère; mais j’écouterai vos plaintes, pourvu qu’elles soient fondées fur des indices assurés.
Il m’impute le meurtre de Laïus.
De lui-même, ou sur le rapport d’autrui ?
Il a suborné l’artificieux Tirésias pour répandre ces bruits, & il ne tient pas à lui qu’il n’aigrisse de ne soulève mon peuple.
Écoutez à votre tour, Seigneur. M’en croirez-vous ? écartez cette vaine inquiétude, &méprisez les discours du Devin. Il n’en est point de véridique sur la terre. J’en dois être crue. En voici un exemple sensible. Laïus mon époux reçut jadis un Oracle (je ne dirai pas d’Apollon, mais du moins de ses ministres.) On lui annonçoit qu’il seroit tué de la main de son fils. Tel étoit, disoit-on, l’ordre des destins. Cependant, si j’en crois le bruit unanime, des brigands assassinèrent Laïus