Page:Brumoy - Le Théâtre des Grecs (1763) - Tome 1.djvu/362

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338 OEDIPE.

Phorbas.

Que cet enfant donneroit la mort à ceux dont il avoit reçu le jour.

Œdipes.

Pourquoi donc le mis-tu entre les mains de ce vieillard ?

Phorbas.

La pitié l’emporta. Je crus qu’il l’élèverait dans quelque terre écartée. Mais hélas ! il l'a sauvé pour être un modèle du malheur. Car enfin, Seigneur, si vous êtes celui dont il parle, vous devenez le plus infortuné de tous les hommes.

Œdipes.

Hé bien, destins affreux, vous voici dévoilés. Je suis donc né de ceux dont jamais je n’aurois du naître, je suis l’époux de celle que la nature défendoit d’épouser, j’ai donné la mort a ceux à qui je devois le jour... mon sort est accompli. O soleil, je t’ai vu pour la dernière fois.