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Page:Bruneau - Musiques d’hier et de demain, 1900.djvu/154

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MUSIQUES D’HIER ET DE DEMAIN

blée ? » s’écrie David, l’apprenti de Sachs, le bon ami de Magdalène, venu avec des gamins pour préparer les chaises et l’estrade nécessaires à la séance de tout à l’heure et qui ne cache pas à Walther les infinis périls du concours. La ronde moqueuse que dansent les garçons est brusquement interrompue par l’arrivée solennelle des Maîtres Chanteurs, graves gardiens des tons et des modes, bourgeois paisibles déjà inquiets de la noble attitude du chevalier aventureux que Pogner leur présente. En quelle école a-t-il donc appris le chant et qui donc fut son maître ? Au foyer du château, dans le songe commencé l’hiver, éclos l’été, les poèmes et la nature lui ouvrirent l’âme. Beckmesser, dont le temps se passe à critiquer les autres et à s’admirer soi-même, greffier de la ville et prétendant à la main d’Eva, est des plus méprisants. Son pédantisme, sa jalousie, son impuissance marqueront les fautes que va commettre l’intrus pendant cette première épreuve. Walther dit en vain son hymne d’enthousiasme au printemps, aux bois, à la plaine, à l’amour et à la vie. Le tableau noir est triomphalement exhibé qui, criblé de coups de craie, condamne et exclut, et le candidat est refusé en un assourdissant brouhaha.

Un seul des Maîtres l’a défendu. C’est Sachs qui, maintenant, à la fin du même jour, travaille