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MUSIQUES D’HIER ET DE DEMAIN

devant le trou du souffleur, des duos, trios ou ensembles chantés face à la foule dans l’insouciance absolue des lois élémentaires de la scène que veulent ces jeunes gens. De l’action, de l’action, encore de l’action, réclament-ils (sans craindre d’ailleurs de reléguer trop souvent la musique à un rang peu digne d’elle), et plus l’action sera rapide, violente, directe, plus rudement, pensent-ils, s’affirmeront leurs tendances dont la netteté au moins n’est pas discutable.

Puis, Italiens d’esprit et d’âme, ils ont le souci de rester Italiens non seulement dans leurs mélodies vibrantes, tragiques ou faciles, dans la façon de les accompagner, de les disposer, de les développer, mais aussi dans leurs pièces toujours claires, brèves, et surtout vivantes, dans la manière de les arranger, de les simplifier, de les abréger, et jusque dans la fièvre de production qui, sans relâche, les jette au travail et grâce à laquelle ils entassent opéras sur opéras. Ah ! que cela est bien et me rend indulgent pour beaucoup de choses qui ne me plaisent point en leurs partitions ! Comme les Russes d’à présent, les Rimsky-Korsakow, les Glazounow, si Russes dans leurs symphonies, leurs poèmes instrumentaux ; comme les Allemands d’aujourd’hui, Humperdinck entre autres, si Allemand