Aller au contenu

Page:Bruneau - Musiques d’hier et de demain, 1900.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
179
LA MUSE DE PARIS ET SON POÈTE

place de l’Hôtel-de-Ville où des milliers de personnes ont acclamé le jeune musicien. Et puis, pour s’adresser utilement au peuple, il faut lui parler sa langue natale, qu’en musique du moins on commence à oublier. C’est en cela particulièrement que me ravit la manifestation dont j’ai indiqué l’importance. Française, elle est la résultante d’autres manifestations françaises et elle nous vaudra, j’en suis sûr, de prochaines manifestations françaises. Je ne demande pas et je ne souhaite pas que l’on imite M. Charpentier qui, je pense, n’a point l’intention de se spécialiser dans le « plein air », mais je désire du fond de mon cœur que cesse chez nous la soumission à un génie étranger, quel qu’il soit, et que nous retrouvions notre indépendance et notre force. Et toutes les fois qu’un homme se lèvera qui sera de son temps et de son pays et dira quelque chose de nouveau et de beau, je croirai de mon strict devoir d’aider à le faire connaître et de le féliciter publiquement.

C’est pourquoi il m’a plu de saluer aujourd’hui M. Gustave Charpentier, que la Muse de Paris semble vouloir mener par la main vers la Gloire.