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RENOUVEAU

Comme la nature, éternellement changeante, l’art, éternellement en marche, a ses saisons : ses étés fertiles, ses automnes mélancoliques, ses hivers noirs, ses printemps radieux. Certaines personnes croient que, par un mauvais effet de la souveraine puissance du dieu Richard Wagner, l’éclat de la musique française s’est assombri, et elles s’imaginent que tous nos jeunes maîtres, sans exception, évoluent à cette heure dans des brouillards difficiles à percer. À supposer que ces personnes aient raison, il en faut conclure qu’un grand Renouveau se prépare chez nous. C’est ce que je voudrais démontrer en examinant la situation faite à nos compositeurs par le triomphe très légitime et malheureusement trop tardif du wagnérisme à Paris.

Cette situation — qu’on le sache bien — n’a rien de désolant ni d’humiliant. J’ai à cœur de