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PHRYNÉ

Tout empressé que je sois à glorifier l’intelligence du public chaque fois que j’en trouve l’occasion, je n’étais pas sans inquiétudes lorsque j’ai ouvert la partition de Phryné.

Si je fus d’abord un peu décontenancé par les apparentes allures d’opérette qui singularisent assez joyeusement certaines parties du curieux ouvrage de M. Camille Saint-Saëns, je n’ai pas besoin de dire qu’au bout de cinq minutes je fus conquis pas la maîtrise avec laquelle cet ouvrage est écrit et que je me pris à admirer, en humble ouvrier des sons, l’incontestable musicalité des dix morceaux avidement lus.

Mais le public, pour qui, en définitive, l’œuvre a été faite, saisirait-il au vol ces exquisités de métier et en goûterait-il l’agrément si particulier, c’est ce qu’il me tardait tant de savoir.

De plus, ceux qui ont la bonne fortune de