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FALSTAFF

Falstaff, joué d’abord au théâtre de la Scala de Milan, a été ensuite représenté sur notre seconde scène lyrique. Il me plaît d’en louer sans arrière-pensée aucune la forme nette et libre, de dire la vie, le mouveihent, la gaieté de certaines de ses scènes, la poésie, le charme et la grâce des autres.

Car — il n’y a pas à le nier — Falstaff, sinon par la nouveauté des idées, mais par l’indépendance du style, est encore plus près de la vérité dramatique que les œuvres précédentes du vaillant maître italien. Cette énorme bouffonnerie n’est pas traitée dans la manière conventionnelle et fausse de l’ancien opéra-comique : avec une belle hardiesse, elle adopte le ton et l’allure de la comédie musicale, dédaignant le dialogue parlé, suprême engin destructeur de toute unité d’art, et jetant aux oubliettes les morceaux dé-