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ORPHÉE

Ah ! le pur et sublime et divin chef-d’œuvre ! Et comme sa reprise est arrivée à propos pour mettre un peu d’ordre et de raison dans le débat, heureusement éternel, où l’art véritable, sans cesse combattu et toujours triomphant, se fortifie, se revivifie à la sève bienfaisante des nécessaires et glorieuses luttes !

En dédiant au grand-duc de Toscane la partition italienne d’Alceste, Gluck, qui ne craignait point les colères et les haines, écrivit en tête de son ouvrage une fière et magnifique « épître » que ceux qui me font l’honneur de me lire connaissent sans doute, mais dont je veux cependant rappeler ici un passage, selon moi essentiel. Ce passage, le voici :

« Lorsque j’entrepris de composer la musique de l’Alceste, je me proposai de la dépouiller entièrement de tous ces abus qui, introduits soit