Page:Bruneau de Rivedoux - Histoire véritable de certains voiages périlleux et hazardeux.djvu/130

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niere qu'aiant fait pluſieurs & diverſes fois la meſme choſe, finalemẽt amenerẽt ce povre malheureux à bord du navire, aiant perdu la parole & tout ſentiment : & l'ayant pendu par les pieds pour lui faire rendre l'eau, luy donnerent des accouſtremens ſecs, & le getterent ſur une paillaſſe, ſur laquelle quelque temps apres il reprint ſes eſprits & reſchappa. Voila de merveilleux hazards communs à tous ceux qui font le meſtier de la navigation : & croy que Panurge n'avoir pas grand tort de dire, que biẽ heureux eſtoiẽt ceux qui plantent choux, pour avoir un pied en terre, & l'autre qui n'en eſt pas loin. Au propos