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Page:Bruneau de Rivedoux - Histoire véritable de certains voiages périlleux et hazardeux.djvu/178

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croyable qu'un homme en cet equipage peuſt traverſer (comme il fit) quatre lieues de mer, ſans perir ; arrivant au bout de ſa carriere au lieu de Marans, ou y avoit garniſon pour le parti contraire, qui ſe ſaiſirent cuidãt qu'il fuſt eſpion, mais l'ayant ouy difcourir ſur ſes grandeurs, richeſſes & valeurs, l'on cogneut auſſi toſt que c'eſloit un ſupoſt de quinte eſſence : qui fit qu'ils le renvoyerent à la Rochelle, ou il a veſcu depuis, & en l'iſle de Ré, revint en ſon bon ſens. C'a eſté le vray proverbe commun qui dit que Dieu garde les fols & les enfans : Car c'eſt une choſe eſtrange qu'un tel voiage ſe ſoit