Page:Brunet - Evangiles Apocryphes, 1863.djvu/124

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et voici qu’elle entendit une voix qui disait : « Je te salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ; tu es bénie parmi toutes les femmes. » Marie regardait à droite et à gauche afin de savoir d’où venait cette voix. Et, étant effrayée, elle entra dans sa maison, et elle posa la cruche, et ayant pris la pourpre, elle s’assit sur son siége pour travailler. Et voici que l’ange du Seigneur parut en sa présence, disant : « Ne crains rien, Marie ; tu as trouvé grâce auprès du Seigneur. » Et Marie l’entendant, pensait en elle-même : « Est-ce que je concevrai de Dieu et enfanterai-je comme les autres engendrent ? » Et l’ange du Seigneur lui dit : « Il n’en sera point ainsi, Marie, car la vertu de Dieu te couvrira de son ombre, et le Saint naîtra de toi, et il sera appelé le fils de Dieu. Et tu lui donneras le nom de Jésus ; il rachètera son peuple des péchés qu’il a commis. Et ta cousine Élizabeth a conçu un fils dans sa vieillesse, et celle qu’on appelait stérile est dans son sixième mois, car il n’est rien d’impossible à Dieu. » Et Marie lui dit : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il en soit pour moi selon ta parole. »


CHAPITRE XII.


Et ayant terminé la pourpre et l’écarlate, elle les porta au grand-prêtre. Et il la bénit, et il dit : « Ô Marie, ton nom est glorifié et tu seras bénie dans toute la terre. » Et Marie, ayant conçu une grande allégresse, alla vers Élizabeth, sa cousine, et elle frappa à sa porte. Élizabeth l’entendant, courut à sa porte et elle aperçut Marie, et elle dit : « D’où me vient que la