Page:Brunet - Evangiles Apocryphes, 1863.djvu/189

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gravité, et elle s’adonnait si parfaitement à la louange du Seigneur, que tous étaient saisis d’admiration et de surprise ; elle ne semblait pas une enfant, mais elle paraissait déjà grande et pleine d’années, tant elle vaquait à la prière avec application et persévérance. Sa figure resplendissait comme la neige, de sorte que l’on pouvait à peine contempler son visage. Elle s’appliquait au travail des ouvrages en laine, et tout ce que des femmes âgées ne pouvaient faire, elle l’expliquait, étant encore dans un âge aussi tendre. Elle s’était fixé pour règle de s’appliquer à l’oraison depuis le matin jusqu’à la troisième heure et de se livrer au travail manuel depuis la troisième heure jusqu’à la neuvième. Et depuis la neuvième heure, elle ne discontinuait pas de prier jusqu’à ce que l’Ange du Seigneur lui eût apparu, et elle recevait sa nourriture de sa main, afin de profiter de mieux en mieux dans l’amour de Dieu. De toutes les autres vierges plus âgées qu’elle et avec lesquelles elle était instruite dans la louange de Dieu, il ne s’en trouvait point qui fût plus exacte aux veilles, plus instruite dans la sagesse de la loi de Dieu, plus remplie d’humilité, plus habile à chanter les cantiques de David, plus gracieuse de charité, plus pure de chasteté, plus parfaite en toute vertu. Car elle était constante, immuable, persévérante, et, chaque jour, elle profitait en dons de toute espèce. Nul ne l’entendit jamais dire du mal, nul ne la vit jamais se mettre en colère. Tous ses discours étaient pleins de grâce et la vérité se manifestait dans sa bouche. Elle était toujours occupée à prier ou à méditer la loi de Dieu. Et elle étendait sa sollicitude sur ses