Page:Brunet - Evangiles Apocryphes, 1863.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sécha. Et, ressentant une grande douleur, elle se mit à pleurer très-amèrement et à crier, et à dire : « Seigneur, tu sais que je t’ai toujours craint, et que j’ai toujours soigné les pauvres, sans acception de rétribution ; je n’ai rien reçu de la veuve et de l’orphelin, et je n’ai jamais renvoyé loin de moi l’indigent sans le secourir. Et voici que je suis devenue misérable à cause de mon incrédulité, parce que j’ai osé douter de ta vierge. » Lorsqu’elle parlait ainsi, un jeune homme d’une grande beauté apparut près d’elle, et lui dit : « Approche de l’enfant, et adore-le, et touche-le de ta main, et il te guérira, car il est le Sauveur du monde et de tous ceux qui espèrent en lui. » Et aussitôt Salomé s’approcha de l’enfant, et l’adorant, elle toucha le bord des langes dans lesquels il était enveloppé, et aussitôt sa main fut guérie. Et, sortant dehors, elle se mit à crier et à raconter les merveilles qu’elle avait vues et ce qu’elle avait souffert, et comment elle avait été guérie ; et beaucoup crurent à sa prédication (13), car les pasteurs des brebis affirmaient qu’au milieu de la nuit ils avaient vu des anges qui chantaient un hymne : « Louez le Dieu du ciel et bénissez-le, parce que le Sauveur de tous est né, le Christ qui rétablira le royaume d’Israël. » Et une grande étoile brilla sur la caverne depuis le soir jusqu’au matin, et jamais on n’en avait vu de pareille grandeur depuis l’origine du monde. Et les prophètes, qui étaient en Jérusalem, disaient que cette étoile indiquait la nativité du Christ qui devait accomplir le salut promis, non-seulement à Israël, mais encore à toutes les nations.