Page:Brunet - Evangiles Apocryphes, 1863.djvu/206

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les ânes et les bêtes de somme qui leur étaient nécessaires, et ils ne faisaient aucun mal, et ils restaient également, pleins de douceur, au milieu des brebis et des béliers que Joseph et Marie avaient amenés avec eux de la Judée. Ils marchaient au milieu des loups, et ils ne ressentaient nulle frayeur, et nul n’éprouvait aucun mal. Alors fut accompli ce qu’avait dit le prophète : « Les loups seront dans les mêmes pâturages que les agneaux, le lion et le bœuf partageront le même repas. » Et ils avaient deux bœufs et un chariot dans lequel les objets nécessaires étaient portés.


CHAPITRE XX.


Il arriva que le troisième jour de la route, Marie fut fatiguée dans le désert par la trop grande ardeur du soleil. Et, voyant un arbre, elle dit à Joseph : « Reposons-nous un peu sous son ombre. » Joseph s’empressa de la conduire auprès de l’arbre, et il la fit descendre de sa monture. Et Marie s’étant assise, jeta les yeux sur la cime du palmier, et la voyant couverte de fruits, elle dit à Joseph : « Mon désir serait, si cela était possible, d’avoir un de ces fruits. » Et Joseph lui dit : « Je m’étonne que tu parles ainsi, lorsque tu vois combien sont élevés les rameaux de ce palmier. Moi, je suis fort inquiet à cause de l’eau, car il n’y en a plus dans nos outres, et nous n’avons pas les moyens de les remplir de nouveau et de nous désaltérer. » Alors l’enfant Jésus qui était dans les bras de la vierge Marie, sa mère, dit au palmier : « Arbre, incline tes rameaux et nourris ma mère de tes fruits. » Aussitôt, à sa voix, le palmier inclina sa cime jusqu’aux pieds de