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CHAPITRE XVIII.


Lorsque mon père Joseph eut ainsi parlé, il ne put pleurer davantage. Et je vis que la mort le dominait déjà. Et ma mère, la Vierge sans tache, se levant et s’approchant de moi, dit : « Ô mon fils chéri, ce pieux vieillard, Joseph, va trépasser. » Et je lui répondis : « Ô ma mère bien-aimée, cette même nécessité de mourir a été imposée à toutes les créatures qui naissent en ce monde, car la mort a obtenu son droit assuré sur tout le genre humain. Et toi, ma mère, et tout le reste des êtres humains, vous devez vous attendre à voir se terminer votre vie. Mais ta mort, ainsi que la mort de ce pieux vieillard, n’est point une mort, mais une entrée dans la vie qui est éternelle et qui ne connaît point de fin. Et le corps que j’ai reçu de toi est également sujet à la mort. Mais lève-toi, ma mère, digne de toute vénération, et approche-toi de Joseph, ce vieillard béni, afin que tu voies ce qui arrivera au moment où son âme se séparera de son corps. »


CHAPITRE XIX.


Et Marie, ma mère sans tache, alla donc, et elle entra dans l’endroit où était Joseph, et j’étais assis à ses pieds, le regardant. Les signes de la mort apparaissaient déjà sur son visage. Et ce bienheureux vieillard, levant la tête, me regarda en fixant sur moi les yeux. Mais il n’avait nullement la force de parler, à cause de la douleur de la mort qui le