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Elle amorça une campagne contre la prostitution. L’érudition de Ludovic lui fournissait sa documentation. Pour elle, afin de se mettre en train, après avoir essayé Marcel Prévost, elle lisait l’Isolée et Donatienne de René Bazin.

C’est alors qu’elle publia son fameux article : « Il n’y a pas de mauvaises femmes, il n’y a que des hommes ». De l’autre côté de la barricade, ses adversaires organisèrent un tag day de violettes pour les filles repenties. On colla des placards, avec la photo de Martine Langlais au cœur d’une violette, avec, en exergue, ce qui était maintenant un slogan : « Il n’y a pas de mauvaises femmes ».

Un autre que Langlais se serait fâché : il était trop jaloux de cette notorité pour ne point se réjouir. Les « Propos du Baron », en troisième page, et qu’on savait qu’il inspirait ne suffisaient pas à sa vanité. Il avait perdu la vedette. Il allait la reprendre. Hélas ! ce serait encore sa femme qui en serait l’occasion.

Ce samedi-là, les quotidiens qui paraissaient de bonne heure durent publier une seconde édition : « Un incendie mystérieux au Combat. Ludovic Brossard meurt, asphyxié dans son bureau. »