Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/143

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Comme tant de villageois, il avait fait fortune dans l’épicerie, il s’était enrichi dans la boisson. Arthur Pesant était allé chez les Frères pourtant, il avait fait un bon cours commercial, et, quand on quitte le collège à 18 ans, autant dire qu’on a poursuivi son cours classique. Pesant aurait su compter sans cela, mais, au collège, il gardait une belle main d’écriture, et quand il lui arrivait de composer une lettre, ce qui était rare, il ne s’y trouvait pas de fautes d’orthographe. Dans son village, on disait d’Arthur Pesant, d’abord qu’il avait réussi et ensuite qu’il était instruit.

Il n’avait pas de qui tenir cependant. Son père, marchand général, le marchand général étant en Laurentie une institution comme le notariat ou la prêtrise, le père Pesant avait