Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/47

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de se débarrasser d’une femme qu’il détestait, parce qu’il en avait honte.)

Madame Royer ne pleura pas longtemps. Elle aimait trop Frédéric pour désespérer tout à fait. Presque tout de suite, elle vit son cousin, le vicaire, qui n’y comprit pas grand’chose :

— Un si bon jeune homme !

Madame Royer lui remit la soutane qu’elle avait taillée, cousue et fignolée avec tant de joie :

— Vous la donnerez à un prêtre pauvre.

J’étais trop heureuse, trop fière, le bon Dieu m’a punie. Ça me fait de la peine de me défaire de ça. Il aurait été si beau en soutane ! Ma charité forcera peut-être le bon Dieu à le faire revenir. Je promets que je ne lui demanderai plus de faire un prêtre. Je promets aussi de reprendre Joseph. J’ai été trop dure pour lui. Le bon Dieu m’a punie.