Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les voitures, les lampions, les autorités, et généralement l’appareil antidémocratique, monarchique, et prétorien, dont nos ministres s’entourent pour se manifester aux populations[1] ?

Je lis encore dans cet Appel : « Libre à nos adversaires d’élever des statues à leurs saints, et d’ériger des calvaires aux carrefours de nos routes !… » et ceci n’est qu’une phrase. Non, gens de Bretagne, gardez-vous de les en croire ! Il ne vous est « libre », ni « d’ériger des calvaires » ni « d’élever des statues à vos saints » ; et, pour voir, tentez-en donc l’aventure ! Nous nous demandions ce que viendrait faire à Tréguier M. Combes ? Il y viendra mettre toute la force du gouvernement du côté des « Bleus de Bretagne », et témoigner publiquement que ce qui leur est permis, vous est interdit à vous, Bretons, pourtant Français, et citoyens comme eux. A Tréguier, comme ailleurs, seuls les « Bleus de Bretagne » ont le droit d’encombrer la place ou la voie publique.

  1. On sait que la pluie a un peu contrarié les « autorités » et les « lampions » ; mais le déploiement des forces militaires a été plus considérable qu’on ne s’y attendait, et un général commandant de corps d’armée, lui-même, a voulu veiller ce jour-là sur la personne de M. le Président du Conseil.