Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/25

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d’une portée supérieure, la vaine artillerie de leurs fusils à pierre et de leurs vieux canons de remparts.

Mais, avant d’examiner l’usage que Renan a fait de son talent, et après en avoir fait libéralement l’éloge, il me reste à dire, dans cette lettre, quelle en fut la tare secrète. On ne saurait l’oublier, en effet, toutes les qualités du « divin Platon » ne sauraient nous faire oublier que cet incomparable écrivain, rival heureux et vainqueur des Gorgias et des Protagoras, n’en fut pas moins le « Roi des Sophistes » ; et c’est une question que de savoir si sa sophistique s’est engendrée du charme de son style, ou inversement, les grâces de son style de la subtilité de sa sophistique, mais ce qui n’est pas douteux, c’est l’étroite union de ce style et de cette sophistique.

Dans une Introduction au Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, de Bossuet, je lis ces lignes de l’honnête Silvestre de Sacy : « De nos jours, il semble qu’un grand concours soit ouvert, où toutes les sectes philosophiques