Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/52

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Prêtre de Némi ? C’est une question qu’il faudra que je pose quelque jour à M. Séailles.

Mais ce n’est point aujourd’hui des « affirmations de sa conscience » que je voulais vous parler, c’est de son livre sur Ernest Renan ; et je voulais vous dire que, l’ayant fait venir en poste de Paris, pour le relire, je me suis un instant demandé s’il ne me suffirait pas aujourd’hui d’en copier quelques pages, et de vous les envoyer. Il y en a de fort belles, encore qu’un peu déclamatoires. « Le temple d’Athéné est désert, son fronton brisé, mais l’immortelle déesse a autant de sanctuaires qu’il est d’âmes qui se vouent à son culte, autant de statues qu’il est d’esprits, qui, se modelant selon les rites, sculptent en eux son image. » Êtes-vous homme à trouver là dedans quelque galimatias ? Non ! c’est de « la vérité qui se réalise en beauté[1] » . Et croyez-vous qu’après avoir ainsi commenté la Prière sur l’Acropole, M. G. Séailles ne saurait être qu’un apologiste de Renan ? Détrompez-vous, Monsieur ! Si demain, à Tréguier, sous la protection

  1. Il ne serait pas impossible qu’il y eût aussi quelque galimatias dans la Prière sur l’Acropole, et M. G. Séailles ne serait critiquable que d’avoir imité trop fidèlement son modèle.