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réponse

de chose : d’avoir consacré vingt-cinq ans de sa vie à un travail sans relâche ; de s’être fait du métier des lettres une conception tellement haute qu’elle soit incompatible, je ne dis pas avec la moindre faiblesse, mais avec la plus légère complaisance ; d’avoir placé constamment le souci de la sincérité et de la justice au-dessus de toute préoccupation personnelle ; enfin de mettre au service de ces rares qualités un double don qu’il n’est pas fréquent non plus de posséder à un égal degré : celui de l’écrivain et celui de l’orateur. Voilà, Monsieur, ce que, même dans le palais de la Vérité, on pourrait dire de vous ; et, puisque les deuils répétés qui ont frappé l’Académie m’appellent pour la seconde fois en bien peu de temps à l’honneur de parler en son nom, c’est pour moi une grande et personnelle joie de pouvoir saluer en vous le modèle achevé, dans notre