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de m. ferdinand brunetière.

teur, et voilà comme on entend aujourd’hui les rapports de la presse et de la littérature. Une génération nouvelle a grandi, dont l’ardeur d’indiscrétion ne le cède qu’à son indifférence entière pour les idées. Semblables à cet orateur qui ne pensait pas, disait-il, quand il ne parlait pas, ces jeunes gens ne pensent point quand ils n’interrogent point. Leurs victimes les fournissent de « copie », et ils y ajoutent les inexactitudes… C’est justement ce qu’on appelle être bien informé.

Est-ce qu’en essayant de définir ainsi quelques-uns des caractères qui distinguent le journalisme d’aujourd’hui de celui d’autrefois, je me suis fort éloigné de M. John Lemoinne ? Non, Messieurs ; ou, du moins, je ne l’ai pas perdu de vue, et c’est d’après lui que j’ai tâché de peindre. C’est aussi d’après ceux de nos contemporains qui sont