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Page:Brunetière - Discours de réception, 1894.djvu/58

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discours

tuaient enfin à poursuivre une originalité décevante, qui ne s’atteint guère en français qu’aux dépens de la clarté, oui, je conviens qu’alors nous serions au hasard de perdre notre ancien empire, et, pour avoir voulu parler allemand ou norvégien dans la langue de Voltaire et de Bossuet, de Lamartine et de Racine, de Chateaubriand et de George Sand, nous aurions compromis en même temps l’influence et l’action nécessaires du génie français dans le monde. Nos jeunes gens le veulent-ils ? et s’ils ne le veulent pas, comment ne voient-ils pas que c’est le prix dont nous paierons certainement leur funeste dédain du passé ?

Mais vous êtes là, Messieurs, pour défendre et sauver les écrivains d’eux-mêmes. Institués en effet, par ce grand Cardinal, — dont je suis heureux de ramener dans un discours académique l’éloge autrefois obli-