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réponse

Vous donniez des leçons de tout, de grec, de latin, d’histoire, d’anglais, d’allemand, au besoin de mathématiques et de chimie, apprenant parfois le matin la matière de votre enseignement du soir, mais l’apprenant de façon à en demeurer maître à jamais. Dès lors, plus de flâneries dans les galeries du Louvre, plus de soirées au Théâtre-Français, car il fallait consacrer au travail personnel les rares heures de liberté que vous laissaient vos élèves. Vous avez vécu cinq ans de ce rude métier, mais ces cinq années n’ont été perdues, ni pour vous, ni pour nous. Vous leur devez en effet cette variété dans l’érudition, cette abondance et cette sûreté dans l’information qui devaient donner plus tard à toutes vos études un fond si ferme et une substance si solide. Avant la bataille littéraire, c’était votre veillée des armes. Aussi le jour où vous êtes descendu dans la lice, étiez-vous