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Page:Brunetière - Discours de réception, 1894.djvu/73

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de m. le comte d’haussonville.

corps dans un journal très répandu à ce soupçon injurieux, il s’est attiré une si verte réponse que votre existence à partir de ce jour n’a pu faire doute pour personne. C’était chose singulièrement injuste, Monsieur, de vous refuser la personnalité, et je ne crois pas qu’aujourd’hui quelqu’un s’en avisât. À l’allure si décidée de vos premiers articles, à leur tour si franc, à leur accent si mordant, comment d’ailleurs pouvait-on se méprendre et ne pas reconnaître qu’un critique était né, un critique de la bonne école sachant ce qu’il pensait, n’hésitant pas à le dire et tout prêt à en donner les raisons. Tel vous êtes apparu dès le premier jour, tel vous êtes resté depuis lors, également incapable de complaisance et d’injustice, n’écoutant aucun mot d’ordre, n’obéissant à aucune consigne et ne connaissant d’autre passion que celle de la