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de m. le comte d’haussonville.

critique, l’indulgence n’est qu’une faiblesse. Pour moi, je me demande, au contraire, si elle ne serait pas tout à la fois le complément de la sagacité et la forme supérieure de l’intelligence. En tout cas, tous tant que nous sommes nous en avons besoin. Essayons donc d’être un peu indulgents les uns pour les autres, même en littérature.

À l’éminente dignité de la critique, il ne suffit pas, à vos yeux, qu’elle soit courageuse, indépendante, qu’elle échappe à tout soupçon de parti pris ou de camaraderie. Vous voulez encore qu’elle ait des principes. Vous n’admettez pas qu’elle se borne à traduire des impressions toutes personnelles, et qu’elle se réduise à l’expression arbitraire d’un jugement individuel. Elle rend des arrêts ; elle doit avoir un code. Sur ce point, vous n’entendez pas raillerie, et vous avez rompu plus d’une lance avec de bril-