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de m. le comte d’haussonville.

l’homme m’intéresse, et la femme aussi. Cet être humain, mon semblable, si différent de moi, pique ma curiosité ; et lorsqu’il ou lorsqu’elle me raconte des choses que tous deux feraient évidemment mieux de ne pas me raconter, je ne puis m’empêcher de leur prêter une oreille d’autant plus attentive. Mais encore faut-il que nous ne soyons pas pris en traître, et c’est un abus si l’auteur d’un article sur un ouvrage nouveau en profite pour nous entretenir de ses impressions d’enfance ou de ses péchés de jeunesse. Décidément, vous avez raison, Monsieur, il faut des principes au critique. Mais lesquels ? C’est ici que la difficulté m’apparaît un peu plus grande qu’à vous.

Sans doute il existe entre tout ce qui est noble pur, élevé, une secrète et mystérieuse harmonie. Sans doute encore le beau n’est qu’une convenance supérieure et le goût une