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Page:Brunetière - Discours de réception, 1894.djvu/94

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réponse

toujours dogmatique et raisonneuse, je craindrais qu’elle ne parût à la longue un peu froide. Ce qui la rend au contraire si animée, si vivante, ce qui fait et fera toujours relire avec intérêt telle page écrite par vous il y a quinze ans sur un livre oublié, c’est que, derrière cette page, vous apparaissez tout debout, avec votre antipathie véhémente contre tout-ce qui est mauvais goût, charlatanisme ou indécence avec votre prédilection passionnée pour ce qui est noblesse des sentiments, élévation des idées, beauté de la forme. Antipathies ou prédilections, vous ne les raisonnez point, vous les affirmez et c’est précisément ce côté tout personnel de votre critique qui en fait la force et l’éclat, qui en assure la supériorité sur cette critique indécise et ondoyante derrière laquelle il est impossible de discerner la pensée véritable de l’écrivain. De cette supériorité à laquelle