Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/108

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dont on pensera sans doute avec nous que le témoignage a ici une importance et une autorité particulières :

« Et nous aussi, comme la critique, quand nous avons lu un à un, et jour par jour, ces livres extraordinaires, à mesure qu’il les produisait, nous ne les avons pas tous aimés. Il en est qui ont choqué nos convictions, nos goûts, nos sympathies. Tantôt nous avons dit : “C’est trop long,” et tantôt : “C’est trop court.” Quelques-uns nous ont semblé bizarres et nous ont fait dire en nous-même, avec chagrin : “Mais pourquoi donc ? À quoi bon ? Qu’est-ce que cela ?”

» Mais, quand Balzac, trouvant enfin le mot de sa destinée, le mot de l’énigme de son génie, a saisi ce titre admirable et profond : la Comédie humaine ; quand, par des efforts de classement laborieux et ingénieux, il a fait de toutes les parties de son œuvre un tout logique et profond, chacune de ces parties, même les moins goûtées par nous au début, ont repris pour nous leur valeur en reprenant leur place. Chacun de ces livres est, en effet, la page d’un grand livre, lequel serait incom-