Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

de Louis Lambert [1832] ou de Séraphita [1834]. Je dois seulement rappeler que Taine trouvait la fin de Séraphita « belle comme un chant de Dante » !

On pourrait dire encore que, dans quelques-uns de ses romans, tels que la Recherche de l’Absolu, le Lys dans la Vallée, Albert Savarus [1842] et même le Cousin Pons, Balzac a poussé « l’art du pathétique » presque aussi loin qu’on le puisse porter. De quelque manière qu’il y atteigne, et fréquemment, il faut bien le reconnaître, par des moyens ou des procédés que l’on pourrait appeler peu « littéraires », l’intensité de l’émotion est souvent extraordinaire dans les grands romans de Balzac. Mais, soyons sincères, et surtout soyons justes, pour les Dumas et les Suë : ne l’est-elle pas aussi dans quelques endroits des Mystères de Paris ; et même de Monte-Cristo ?

Et sans doute, enfin, on pourrait dire que, si « la faculté d’arriver au vrai » n’est ni la dernière ni la moindre des qualités propres du romancier, nul assurément, en son temps, ni depuis, — j’ose le dire sans plus attendre, — ne l’a possédée au même degré que Balzac. On